Nicolas Untersteller, peintre mosellan

Publié le 12 Décembre 2008

Peintre né en Moselle avec le XXe siècle, Nicolas Untersteller (1900-1967) fait son apprentissage artistique à l’école des arts décoratifs de Strasbourg, avant de partir pour l’école des beaux-arts de Paris. Lauréat en 1928 du Prix de Rome, il passe cinq ans en Italie avant d’ouvrir un atelier à Metz où il devient le maître de jeunes peintres, parmi lesquels Michel Hilaire. Les années Trente sont pour lui l’occasion de commandes privées (portraits, paysages) comme de participation à de nombreux chantiers de peinture décorative en Moselle et en Lorraine : Boulange, Ban-Saint-Martin, Amnéville, Crusnes, commandes qu'il assure avec son épouse, Hélène Delaroche.

Son activité mosellane n’empêche pas d’autres commandes prestigieuses à Paris. Entre autres, son intervention pour le décor de l’église du Saint-Esprit (Paul Tournon, architecte) où il côtoie Maurice Denis, ou encore le vaste chantier de l’église Saint-Pierre de Chaillot, où il conçoit et réalise l’immense décor de la croisée du transept, tandis que Bouchard, sculpteur, travaille à la façade.

Il quitte la Moselle pour Paris à la fin de la décennie et entre comme professeur à l’école des beaux-arts. Après la guerre, tout en continuant à enseigner, prenant même la direction de l’école, il travaille à de nombreux décors d’édifices publics (hôtels de ville, chambre de commerce, lycées, écoles…) partout en France. Il intervient également sur des paquebots.

Le décor de la salle du Conseil Général de la Moselle s’inscrit dans le cadre des travaux d’agrandissement de la Préfecture, conduits en 1935 par l’architecte Chevalier. Untersteller est alors prié de fournir un ensemble de toiles destinées à être marouflées sur les murs. Le thème général est une illustration des paysages et des activités de la Moselle. On y voit, selon la tradition, des allégories du fleuve et des rivières traversant le territoire (Moselle, Sarre, Seille) ainsi que plusieurs représentations des activités économiques de la Moselle des années 1930 : la sidérurgie, la verrerie, le travail du bois et celui de la terre à travers une scène agreste de cueillette de fruits. Tissant le mode de représentation traditionnel (l’allégorie, les métiers, les paysages) avec une évidente modernité, tant dans les sujets mis en scène (le monde de l’industrie, sans concession, les détails du monde contemporain,) que dans la manière de les représenter (pas de perspective réaliste, utilisation de la touche du pinceau et de la couleur comme forme), Untersteller parvient à créer un décor parfaitement approprié au lieu.

À la suite d’un changement du décor intérieur dans les années 1970, les toiles avaient été démarouflées et posées sur châssis. Leur restauration récente, grâce aux ateliers Jeannette/Champlon de Boersch et Vibert de Reims, a permis de leur garantir une meilleure conservation et de retrouver une lisibilité plus grande auprès du public.

Le Conseil Général de la Moselle étudie l’œuvre de Nicolas Untersteller. L’an passé, il a poursuivi l'inventaire des œuvres mosellanes du peintre et a élaboré un livret présentant les toiles installées dans ses locaux et le travail de restauration auxquelles elles ont donné lieu.



Nicolas Untersteller

Rédigé par Conseil Général de la Moselle

Publié dans #Galerie virtuelle

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article