Musée Georges de la Tour : une nouvelle œuvre de Blanchard
Publié le 31 Janvier 2009
Le Sénateur Philippe LEROY, Président du Conseil Général de la Moselle, a présenté officiellement aujourd'hui L’Annonciation de Blanchard, la
nouvelle acquisition du Musée départemental Georges de La Tour de Vic-sur-Seille. Le musée, propriété du Conseil Général de la Moselle, est le seul musée
en dehors du Louvre et de Rennes, à présenter plus d’une toile de Jacques Blanchard.
Les collections du XVIIe siècle du musée départemental Georges de La Tour tournent essentiellement autour de la première moitié du XVIIe siècle et de la production artistique parisienne. Avec Jacques Stella, Jacques Blanchard est l'un des artisans de la restauration de la peinture française sur la place parisienne. Ses tableaux, grâce aux travaux de Jacques Thuillier et à l’exposition de Rennes, sont aujourd’hui bien connus.
L’Annonciation est une huile sur panneau de bois. Elle date de la première moitié du XVIIe siècle. Sa vente a eu lieu le 19 juin 2007 chez Sotheby’s Paris. Sa destination n’est actuellement pas connue. Des recherches pourront peut-être apporter des réponses ou des pistes à ce sujet : s'agit-il d'un tableau provenant de l'Histoire des suites de la vierge peinte pour Monsieur de Montoron vers 1637-1638 afin de décorer sa chapelle de Chevrette ?
La scène est relativement resserrée ; le style mouvementé est renforcé par un coloris puissant mettant l'accent sur la subtilité et la richesse des carnations ainsi que le parti décoratif des drapés, notamment sur l'Archange Gabriel. Le trait du pinceau est enlevé. Au regard de ce tableau, on comprend l'affirmation de Félibien considérant que Blanchard a beaucoup contribué à "remettre en France le bon goût de la peinture et à élever cet art au point où il est aujourd'hui".
L'oeuvre de Jacques Blanchard (1600-1638) reste, malgré les travaux récents, empreint de nombreuses zones d'ombre. Sa vie courte -il est mort à 38 ans- rend la chronologie de ses œuvres problématique et les progrès les plus significatifs relatifs à sa production concernent essentiellement la période parisienne.
Jacques Blanchard est l’une des figures importantes de la peinture parisienne des années 1630. Peintre de compositions religieuses, mythologiques, allégoriques, peintre de décorations murales et graveur, il fut formé à Lyon par Horace Le Blanc. Il s’installe à Paris après un séjour en Italie. Marqué par la lumière et la couleur des peintres vénitiens, il sera nommé le «Titien français ».
À son retour d’Italie en France, les registres l’indiquent comme « Peintre ordinaire du Roy et bourgeois de Paris ». Il a bientôt en France une réputation de coloriste, qu’il avait acquise au contact des Vénitiens. On estimait surtout ses Saintes Familles, ses Vierges et surtout ses Charités. Ses charités sont des représentations allégoriques figurées par une mère allaitant son enfant.
Jacques Thuillier, qui, après Charles Sterling, a contribué à la redécouverte de Jacques Blanchard a écrit : « Sans jamais rompre l’harmonie du tableau, jouant de reflets colorés, d’oppositions de lumières chaudes et d’ombres mais bleutées, il modèle les chairs de façon impalpable, il les fait vivre dans la toile…Tout s’anime et renaît alors le miracle du Titien ». (1998, Jacques Thuillier, catalogue de l’exposition Jacques Blanchard, 1600-1638, Musée des Beaux-Arts, Rennes, n°56.)
L’activité de Blanchard ne se limite pas aux tableaux de chevalet. Comme tous les grands peintres de son temps, il décore des hôtels particuliers. Vers 1631, il orne la petite galerie puis le cabinet de l’hôtel Le Barbier de sujets mythologiques et de paysages, dont le succès provoque en 1634 la commande de la galerie basse de l’hôtel Bullion.
Une exposition lui a été consacrée en 1998 au musée de Rennes, le Musée des Beaux-Arts de Rennes a réussi à réunir presque toutes les peintures conservées, soit quarante-cinq.
Deux autres œuvres de Blanchard sont exposées au Musée départemental Georges de La Tour de Vic-sur-Seille :
Flore - L’influence de Fontainebleau sur la Flore, si fréquente sur les peintres de la génération de Blanchard, n’est plus à souligner. La présente flore, restée pratiquement inconnue jusqu’en 1998, peut être datée des alentours de 1632. De tous ces grands nus de Blanchard, c’est peut-être elle qui s’inscrit le mieux entre l’Été du Primatice à la Salle de Bal de Fontainebleau et la Baigneuse Valpinçon d’Ingres au Louvre. L’iconographie est relativement peu courante car Flore n’est pas en compagnie de Zéphyr (cf. Botticelli) mais d’Eros qui tient la corbeille de fleurs. Cette iconographie pourrait laisser entendre que ce tableau avait à l’origine un pendant représentant Zéphyr. La grande draperie pourpre, étalée sur le devant, anime les chairs d’un léger reflet rose.
La Vierge à l’Enfant - Avec ses Vierges à l’enfant Blanchard s’était fait de son temps une très grande réputation, supérieure peut-être à celle qu’avait obtenue Vouet. Ce tableau ne porte pas de signature, mais il ne saurait être mis en doute. Il a été gravé deux fois au XVIIe siècle. L’une des estampes ne porte aucune inscription, mais sa qualité invite à la donner à Blanchard lui-même. L’autre, d’un métier moins subtil, offre en revanche la mention I.Blanchard pin(xit). En outre, on peut remarquer sur la joue gauche de l’Enfant un repentir attestant qu’il s’agit bien de l’original.
"L'Annonciation de Blanchard est une acquisition faite par le Conseil Général de la Moselle pour enrichir les collections du Musée départemental Georges de La Tour. Cet achat n'aurait pu se faire sans l'aide du Ministère de la Culture et de la Communication (Fonds du Patrimoine), de la Région Lorraine (Fonds régional d'acquisition des Musées), de l'Association des amis du Musée départemental Georges de La Tour et de l'aide exceptionnelle de la Caisse d'Épargne Lorraine Champagne-Ardenne."
Les collections du XVIIe siècle du musée départemental Georges de La Tour tournent essentiellement autour de la première moitié du XVIIe siècle et de la production artistique parisienne. Avec Jacques Stella, Jacques Blanchard est l'un des artisans de la restauration de la peinture française sur la place parisienne. Ses tableaux, grâce aux travaux de Jacques Thuillier et à l’exposition de Rennes, sont aujourd’hui bien connus.
L’Annonciation est une huile sur panneau de bois. Elle date de la première moitié du XVIIe siècle. Sa vente a eu lieu le 19 juin 2007 chez Sotheby’s Paris. Sa destination n’est actuellement pas connue. Des recherches pourront peut-être apporter des réponses ou des pistes à ce sujet : s'agit-il d'un tableau provenant de l'Histoire des suites de la vierge peinte pour Monsieur de Montoron vers 1637-1638 afin de décorer sa chapelle de Chevrette ?
La scène est relativement resserrée ; le style mouvementé est renforcé par un coloris puissant mettant l'accent sur la subtilité et la richesse des carnations ainsi que le parti décoratif des drapés, notamment sur l'Archange Gabriel. Le trait du pinceau est enlevé. Au regard de ce tableau, on comprend l'affirmation de Félibien considérant que Blanchard a beaucoup contribué à "remettre en France le bon goût de la peinture et à élever cet art au point où il est aujourd'hui".
L'oeuvre de Jacques Blanchard (1600-1638) reste, malgré les travaux récents, empreint de nombreuses zones d'ombre. Sa vie courte -il est mort à 38 ans- rend la chronologie de ses œuvres problématique et les progrès les plus significatifs relatifs à sa production concernent essentiellement la période parisienne.
Jacques Blanchard est l’une des figures importantes de la peinture parisienne des années 1630. Peintre de compositions religieuses, mythologiques, allégoriques, peintre de décorations murales et graveur, il fut formé à Lyon par Horace Le Blanc. Il s’installe à Paris après un séjour en Italie. Marqué par la lumière et la couleur des peintres vénitiens, il sera nommé le «Titien français ».
À son retour d’Italie en France, les registres l’indiquent comme « Peintre ordinaire du Roy et bourgeois de Paris ». Il a bientôt en France une réputation de coloriste, qu’il avait acquise au contact des Vénitiens. On estimait surtout ses Saintes Familles, ses Vierges et surtout ses Charités. Ses charités sont des représentations allégoriques figurées par une mère allaitant son enfant.
Jacques Thuillier, qui, après Charles Sterling, a contribué à la redécouverte de Jacques Blanchard a écrit : « Sans jamais rompre l’harmonie du tableau, jouant de reflets colorés, d’oppositions de lumières chaudes et d’ombres mais bleutées, il modèle les chairs de façon impalpable, il les fait vivre dans la toile…Tout s’anime et renaît alors le miracle du Titien ». (1998, Jacques Thuillier, catalogue de l’exposition Jacques Blanchard, 1600-1638, Musée des Beaux-Arts, Rennes, n°56.)
L’activité de Blanchard ne se limite pas aux tableaux de chevalet. Comme tous les grands peintres de son temps, il décore des hôtels particuliers. Vers 1631, il orne la petite galerie puis le cabinet de l’hôtel Le Barbier de sujets mythologiques et de paysages, dont le succès provoque en 1634 la commande de la galerie basse de l’hôtel Bullion.
Une exposition lui a été consacrée en 1998 au musée de Rennes, le Musée des Beaux-Arts de Rennes a réussi à réunir presque toutes les peintures conservées, soit quarante-cinq.
Deux autres œuvres de Blanchard sont exposées au Musée départemental Georges de La Tour de Vic-sur-Seille :
Flore - L’influence de Fontainebleau sur la Flore, si fréquente sur les peintres de la génération de Blanchard, n’est plus à souligner. La présente flore, restée pratiquement inconnue jusqu’en 1998, peut être datée des alentours de 1632. De tous ces grands nus de Blanchard, c’est peut-être elle qui s’inscrit le mieux entre l’Été du Primatice à la Salle de Bal de Fontainebleau et la Baigneuse Valpinçon d’Ingres au Louvre. L’iconographie est relativement peu courante car Flore n’est pas en compagnie de Zéphyr (cf. Botticelli) mais d’Eros qui tient la corbeille de fleurs. Cette iconographie pourrait laisser entendre que ce tableau avait à l’origine un pendant représentant Zéphyr. La grande draperie pourpre, étalée sur le devant, anime les chairs d’un léger reflet rose.
La Vierge à l’Enfant - Avec ses Vierges à l’enfant Blanchard s’était fait de son temps une très grande réputation, supérieure peut-être à celle qu’avait obtenue Vouet. Ce tableau ne porte pas de signature, mais il ne saurait être mis en doute. Il a été gravé deux fois au XVIIe siècle. L’une des estampes ne porte aucune inscription, mais sa qualité invite à la donner à Blanchard lui-même. L’autre, d’un métier moins subtil, offre en revanche la mention I.Blanchard pin(xit). En outre, on peut remarquer sur la joue gauche de l’Enfant un repentir attestant qu’il s’agit bien de l’original.
"L'Annonciation de Blanchard est une acquisition faite par le Conseil Général de la Moselle pour enrichir les collections du Musée départemental Georges de La Tour. Cet achat n'aurait pu se faire sans l'aide du Ministère de la Culture et de la Communication (Fonds du Patrimoine), de la Région Lorraine (Fonds régional d'acquisition des Musées), de l'Association des amis du Musée départemental Georges de La Tour et de l'aide exceptionnelle de la Caisse d'Épargne Lorraine Champagne-Ardenne."
L’Annonciation, Jacques Blanchard (1600-1638)
Crédit photo : © Galerie René Millet – Paris, 2008
Crédit photo : © Galerie René Millet – Paris, 2008